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Un modèle qui rapporte dans les communautés

Serge Tremblay
Le 20 septembre 2019 — Modifié à 13 h 50 min le 20 septembre 2019
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Chaque année, douze corporations et comités de bénévoles touchent conjointement entre 350 000 $ à 500 000 $ grâce à l’exploitation durable de la forêt de proximité. Un modèle unique au Québec piloté par l’Agence de gestion intégrée des ressources (AGIR).

Organisme à but non lucratif, AGIR offre l’expertise technique aux différents comités forêt du territoire pour exploiter la forêt de proximité. Elle est née en 2000 d’une volonté de mieux encadrer le travail des comités forêt des municipalités et d’éviter l’essoufflement bénévole.

« Nous avons huit corporations qui ont des ententes contractuelles directes avec Produits forestiers Résolu qui sont renouvelées chaque année. Depuis deux ans, nous sommes aussi allés chercher des volumes supplémentaires avec Arbec. Aujourd’hui, AGIR fait la planification pour un volume entre 160 000 et 170 000 mètres cubes », explique Michel Bouchard, directeur général d’AGIR.

Redistribution

L’organisme est donc en mesure de générer un chiffre d’affaires de près de 6 M$, en incluant les contrats directs avec Résolu. À la fin de l’année, le surplus libre généré par AGIR est redistribué entre les organismes membres selon une formule prédéterminée. En 2018, 240 000 $ ont été remis de cette façon.

« Ces sommes permettent d’appuyer des projets qui touchent un maximum de gens dans les milieux. On vit de ce que l’on vend et on a l’obligation d’être efficace dans nos opérations pour être en mesure de générer un maximum d’argent pour nos corporations. C’est ce qui fait notre succès. »

Toutes les organisations membres d’AGIR ne sont d’ailleurs pas des comités forêt. Le conseil d’administration a voulu, ces dernières années, faire en sorte de faire profiter l’ensemble des municipalités de la MRC de Maria-Chapdelaine des activités d’AGIR et ont ouvert le membership à des comités de développement.

Michel Bouchard est le directeur général d'AGIR.

Envie

Ce modèle de prise en main par le milieu de la forêt de proximité, conjointement avec l’appui de l’industrie, est unique au Québec, affirme Michel Bouchard.

« Les premières corporations ont vu le jour vers 1994 ou 1995, car les gens des municipalités voulaient exploiter la forêt locale sans se retrouver avec un jardin de souche au bout d’un rang. C’est un travail qui s’est fait avec le support de l’industrie et ça a fait boule de neige depuis. »

En fait, Michel Bouchard précise qu’il se rend à l’occasion faire des présentations dans d’autres régions forestières du Québec et que le modèle mis en place dans Maria-Chapdelaine suscite l’envie.

« Quand je sors de là, les gens ont les yeux bien ronds et se demandent pourquoi ils n’ont pas un tel modèle chez eux. »

Développement durable

En exploitant la forêt de proximité en respectant scrupuleusement sa capacité à se régénérer, AGIR permet non seulement à l’argent qui en découle de demeurer dans les communautés, mais de créer de l’emploi de façon durable.

Grâce aux activités qu’elle gère et planifie, AGIR embauche neuf personnes à l’interne et fait affaire avec trois équipes de récolte et une équipe de transport pour les opérations en forêt, ce qui représente une soixantaine de travailleurs. Environ 75 bénévoles gravitent également autour des comités membres.

« On se met la barre très haute au niveau de la qualité de façonnage, ce qui fait que ce n’était pas gênant d’aller voir les industriels pour leur demander des volumes supplémentaires. On gère la ressource dans un souci de pérennité, c’est très important, sinon on se tire dans le pied », fait valoir Michel Bouchard.

Spécialité

Comme AGIR est active dans une relative proximité des municipalités, elle a développé une expertise en ce sens.

« Notre spécialité, c’est de travailler à travers le monde, là où il faut concilier les usages du territoire. De par notre couleur, c’est dans ce type d’endroit qu’on est les meilleurs et d’ailleurs, on ne travaille jamais à plus d’une heure ou une heure et quart de route. »

Outre le volet de planification des travaux forestiers, AGIR offre également d’autres services techniques en lien avec l’environnement, le récréotourisme, la faune ainsi que les produits forestiers non ligneux.

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