L’industrie du bleuet continue de brasser. Le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec a montré la porte à son président, Daniel Gobeil, à l’occasion de la plus récente assemblée générale de l’organisme.

Cette assemblée générale, qui devait passer comme une lettre à la poste, a plutôt duré huit heures consécutives. Ce fut le chant du signe pour le président Daniel Gobeil, qui demandait un renouvellement de mandat qui lui a été refusé.

Sans même prendre une pause pour l’heure du dîner, les 115 personnes, dont 96 producteurs, rassemblés à l’Hôtel Château Roberval ont tranché sur les prochains administrateurs du Syndicat.

« L’assemblée était constituée à près de 75% de représentants de transformateurs de bleuets. Pas besoin de vous dire que ç’a brassé », explique l’ex-président qui en a gros sur le cœur.

En effet, Daniel Gobeil estime avoir fait l’objet d’une campagne de salissage. Il affirme réfléchir sérieusement à intenter des poursuites judiciaires contre deux personnes qui seraient à l’origine de 150 pages de publications sur les réseaux sociaux et sur messenger, publications qu’il qualifie de tendancieuses.

« J’ai été victime de harcèlement. À tel point que j’avais de la difficulté à dormir la nuit. Ça n’a pas de sens. »

Proposition refusée

Pendant l’assemblée, le président sortant a proposé que l’on vote pour la « solution 3 », qui avait pour but de permettre à davantage de producteurs sans lien avec les transformateurs de faire partie du conseil d’administration.

« Cette solution aurait également permis de passer de 11 à 13 administrateurs. C’est le cœur du problème au Syndicat. »

Il avoue avoir tout fait pour garder son calme même si c’était difficile par moment. Du même coup il rappelle que la saga judiciaire des dernières années pour ses prises de position envers les producteurs lui a couté très cher.

« J’ai dépensé 100 000 $ en frais d’avocat. »

Nouveau président

Lors de la première assemblée du nouveau conseil d’administration, Nicolas Pedneault a été élu président.

« Grâce au vote postal, 250 producteurs se sont prononcés. C’est un vote historique. Il y a eu un message fort qui a été entendu. Les gens veulent du changement. Aujourd’hui, c’est un autre jour. Il faut aller de l’avant et faire progresser l’industrie du bleuet sans oublier que les producteurs désirent avant tout obtenir le meilleur prix possible pour leurs bleuets », a commenté le nouveau président.