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« Québec doit forcer RTA à investir prioritairement dans la région » — Alexandre Fréchette

Le 29 juillet 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 29 juillet 2016
Par Karine Desrosiers

PRIORITÉS. Alexandre Fréchette, président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium Alma, espère fortement que le gouvernement du Québec va mettre ses culottes et inciter fortement Rio Tinto, avant d'investir dans une troisième phase à l'Usine Alouette sur la Côte-Nord, à respecter ses engagements d'investissements dans la région pour les phases II et III du projet AP 60 et le projet Alma II.

Alexandre Fréchette réagissait ainsi au dépôt de l'étude de préfaisabilité de la phase III de l'Aluminerie Alouette, à Sept-Îles dont Rio Tinto détient 40 % des parts. Le gouvernement du Québec en détient 6,67 % via Investissement Québec.

L'Aluminerie Alouette a été réalisée en deux phases et compte aujourd'hui une capacité de production de 600 000 tonnes d'aluminium de première fusion annuellement, ce qui fait d'Alouette la plus importante aluminerie des Amériques en termes de production.

La phase III, évaluée à plus de 2 milliards $, prévoit l'ajout de quelque 240 cuves de type AP 60 et une capacité de 400 000 tonnes, ce qui porterait cette usine à une capacité de un million de tonnes par année.

Pour séduire les investisseurs, Québec a modifié le décret et offre en garanti un bloc énergétique de 500 MW/h de 32017 à 2029.

Dénonciation

« Ce que je comprends du dossier, le projet a été modifié pour produire plus que ce qui avait été discuté. Là où ça m'inquiéterait vraiment, c'est si Alouette irait de l'avant avec ce projet-là. Il faut comprendre que Rio Tinto possède 40 %, on ne peut donc pas dire que c'est une autre compagnie, elle est presque majoritaire. Ils ont eu de très larges avantages en échange d'un éventuel projet. S'il faut qu'il (Rio Tinto) aille bâtir ailleurs sans respecter leurs engagements ici, il faut que le gouvernement mette ses culottes, on est vraiment rendu là. Et mettre ses culottes pour le gouvernement, je commence vraiment à avoir hâte qu'il les mette », lance d'un trait Alexandre Fréchette.

Le syndicaliste est au fait de la modification du décret qui accorde à l'aluminerie Alouette un bloc d'énergie de quelque 500 MW/h de 2017 jusqu'en 2029, ce qui représente un avantage certain pour ce producteur.

« La question va se poser de l'autre côté au gouvernement, à savoir, est-ce que vous allez laisser faire ça ou on entre dans la petite politique où on se satisfait du fait que l'on a un éventuel projet, même si Rio Tinto avait des engagements au Saguenay—Lac-Saint-Jean et que l'on a tout donné. À un moment donné, on attend vraiment que le gouvernement mette ses culottes dans ce dossier là et qu'il exige tout simplement que la compagnie priorise la région. Que l'on réalise le projet Alouette, c'est une bonne chose et c'est bon pour le Québec, sauf qu'il y a eu des ententes dans les années 2000 qui exigeaient en contrepartie d'avantages qu'il fasse leurs projets ici » d'ajouter Alexandre Fréchette.

Ce dernier rappelle qu'au plan syndical, au complexe Jonquière notamment, la compagnie a obtenu d'importantes concessions en échanges d'éventuels investissements.

« C'est le temps qu'il (Rio Tinto) livre la marchandise, c'est assez! Ce jeu-là serait correct et compréhensible s'ils faisaient juste bâtir avec de l'argent privé, ils la mettent où ils veulent et c'est normal. Mais là, le gouvernement s'en mêle en leur faisant des prêts et des concessions à n'en plus finir. Après ça, ils ne bâtiraient pas ici en premier, ce serait curieux un petit peu. Le gouvernement va avoir une job à faire dans ce dossier là si jamais Alouette est priorisé au détriment des projets Alma II et les phases II et III du projet AP 60 », de conclure Alexandre Fréchette.

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