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Pont ferroviaire sur la Mistassini : la patience demeure de mise

Serge Tremblay
Le 25 septembre 2020 — Modifié à 12 h 52 min le 25 septembre 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Annoncé en grande pompe en août 2018, le projet de construction d’un pont ferroviaire évalué à 40 M$ sur la rivière Mistassini ne semble pas avoir avancé d’un iota. Des délais avec lesquels la MRC de Maria-Chapdelaine n’a pas le choix de composer.

« Ça n’avance pas vite, c’est vrai. On transmet encore des documents au ministère (des Transports) et on n’a pas d’échéancier. C’est sûr que c’est plus long qu’on ne l’aurait souhaité, mais on va à la vitesse qu’il est possible d’aller », indique le préfet, Luc Simard.

À l’époque de l’annonce du projet, les autorités avaient laissé entendre une construction s’échelonnant de 2019 à 2022. Luc Simard avait dès le départ qualifié cet échéancier initial de « plutôt ambitieux » et s’attendait à ce que le pont ferroviaire prenne plus de temps à se concrétiser.

« Il s’agit du premier protocole pour un dossier ferroviaire au MTQ et il semble qu’il y a beaucoup de détails et que ce soit compliqué. »

Lorsque questionné sur ce dossier, le ministère des Transports du Québec renvoie plutôt la balle à la MRC de Maria-Chapdelaine et n’offre aucune réponse.

Entente qui tarde

Coordonnateur au développement à la MRC de Maria-Chapdelaine, Guy Grenier explique que le projet repose sur une entente fédérale-provinciale qui n’est pas complétée.

« Le MTQ ne peut pas nous envoyer la convention d’aide financière tant que les détails ne sont pas réglés avec le fédéral. Nous, on est forcé d’avancer lentement, car on ne peut pas se commettre sur un projet de 40 M$ sans connaître ces informations. »

Selon Guy Grenier, le dossier du pont ferroviaire de Dolbeau-Mistassini est l’un parmi plusieurs dossiers qui se retrouveront sous une entente parapluie entre Québec et Ottawa. Une entente qui semble avoir peu de chances de figurer parmi les priorités des gouvernements dans le contexte actuel.

On espère néanmoins voir le dossier bouger en 2021, puisque de nombreuses démarches seront nécessaires afin de le mener à terme. Des consultations publiques ainsi que des audiences du BAPE seront notamment à préparer puisque des travaux seront nécessaires dans la rivière.

Le projet QcRail brouille les cartes

Le dénouement du projet QcRail, qui consiste à rallier Dolbeau-Mistassini et Baie-Comeau via un chemin de fer est un élément additionnel à considérer dans le dossier du pont ferroviaire sur la Mistassini.

QcRail a d’ailleurs reçu, en août 2019, une aide financière de 15 M$ des gouvernements pour une étude de faisabilité.

Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, un tracé préliminaire qui déboucherait dans le secteur Albanel aurait été élaboré, mais cette information est à considérer avec circonspection.

« Nous avons plus ou moins de détails. Le projet est très préliminaire, mais l’objectif est de contourner le secteur urbain alors il faut une traverse quelque part. Mais QcRail, ce n’est pas notre projet. On sera peut-être membre d’un comité observateur, car on est concerné en raison de nos responsabilités en aménagement du territoire, mais on ne pousse pas pour ce projet », indique le préfet, Luc Simard.

Celui-ci concède cependant que si QcRail devait aller de l’avant, le projet de pont ferroviaire sur la Mistassini deviendrait moins nécessaire.

« Si ça se réalise, ça remettrait sans doute en question notre pont ferroviaire, mais c’est loin d’être fait. On parle de milliards d’investissements, c’est très gros. Nous, on demeure concentré sur notre projet. »

Rappelons que le projet de pont ferroviaire sur la Mistassini, d’une longueur de 500m, est prévu à proximité des installations de Produits forestiers Résolu. Il comprend également l’aménagement d’une gare de transbordement intermodale pour passer directement du transport hors norme au transport par train.

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