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Nappe phréatique trop basse : des propriétaires de Vauvert manquent d’eau

Serge Tremblay
Le 21 avril 2023 — Modifié à 13 h 29 min le 21 avril 2023
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Le très bas niveau de la nappe phréatique dans le secteur Vauvert sème l’inquiétude. Plusieurs propriétaires ont été forcés d’entreprendre des travaux dans leur puits afin de sécuriser leur approvisionnement en eau potable.

Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, jusqu’à une vingtaine de propriétaires du secteur Vauvert, à Dolbeau-Mistassini, ont dû composer avec une coupure d’eau lors des dernières semaines en raison du niveau anormalement bas de la nappe phréatique.

« Ce n’est pas un problème nouveau, ça se produit depuis quelques années. Les répercussions sont cependant de plus en plus grandes. On souhaite d’ailleurs mener un sondage auprès des résidents du secteur afin de tracer un portrait de la situation », mentionne Daniel Murray, président de la Ligue des propriétaires de Vauvert.

Selon ce dernier, les problèmes ont débuté il y a autour de 5 ou 6 ans et coïncident avec des travaux menés dans la tourbière exploitée par l’entreprise Scotts.

« Notre nappe phréatique provient des savanes de Sainte-Marguerite-Marie. Des étudiants avaient fait une étude dans le passé pour le démontrer. On croit qu’il est possible que le ruissellement de l’eau ait été détourné par des travaux dans les tourbières, mais il faudrait être en mesure de le prouver hors de tout doute. »

Les problèmes de ruissellement de l’eau sont bien connus dans le secteur alors que la saison printanière entraîne la fermeture de différents chemins.

De son côté, le maire de Dolbeau-Mistassini, André Guy, précise que la Ville n’avait pas été interpellée quant à cette situation. Il se dit toutefois sensible à la nécessité de protéger davantage la nappe phréatique, d’où certaines modifications qui ont été apportées récemment au règlement d’urbanisme.

Travaux

Propriétaire d’Aménagement forestier 2000, Robert Rousseau a une longue expérience dans l’aménagement de puits artésiens. Son intervention a été sollicitée à plusieurs reprises au cours des derniers mois et il reconnaît que la situation est anormale.

« J’ai quatre contrats de faits dans le secteur Vauvert et je dois y retourner la semaine prochaine. Il y a plusieurs propriétaires qui ont manqué d’eau et il faut parfois aller assez en profondeur. La nappe phréatique est vraiment très basse et il faut dire que le lac est très bas lui aussi à 3,1 pieds. »

Il souligne avoir notamment dû procéder à des travaux d’excavation jusqu’à 26 pieds de profondeur pour un propriétaire dans le secteur de l’Amicale. Selon son expérience, il est encore possible de creuser davantage s’il le faut, mais le genre d’installations qui est nécessaire exige des marges de terrains dont toutes les propriétés ne disposent pas.

Conférence

Au fait du problème, la Corporation d’aménagement intégré Racine-Vauvert (CAIRV) souhaite contribuer à diffuser l’information en lien avec le phénomène. L’organisme entend inviter un hydrologue de l’UQAC au cours du printemps afin de mieux informer la population.

« Les gens ont des questions et nous, c’est dans notre mission de se préoccuper de ces phénomènes. On sait aussi que le secteur Vauvert est sujet à des pressions anthropiques importantes avec la foresterie, l’agriculture et l’exploitation des tourbières. Notre volonté est d’apporter des réponses », précise le président de la CAIRV, Nicolas Paradis.

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