Selon la Société de l'énergie communautaire (SEC) du Lac-St-Jean, ce n'est qu'une question de temps avant que le ministre de l'Environnement, Daniel Breton donne son aval au projet de mini-centrale à Val-Jalbert. Une délégation du ministère sera d'ailleurs de passage dans la région la semaine prochaine afin de bien prendre connaissance des tenants et aboutissants du dossier.

C'est ce qu'a déclaré le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Bernard Généreux, lors d'une rencontre pour faire le point sur le projet qui a réuni une cinquantaine de personnes. Selon lui, M. Breton a été particulièrement sensible au fait que le projet était mené entièrement par des partenaires publics. D'ailleurs, toujours selon Bernard Généreux, le ministre se serait engagé à venir annoncer publiquement sa position en compagnie du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault.

" Le projet doit se réaliser et va se réaliser. On s'approprie nos propres leviers de développement ", souligne Bernard Généreux.

La Société a tenu à rétablir des allégations qu'ont fait circuler les opposants au projet depuis quelques jours. Les photos présentées étaient bel et bien des fouilles archéologiques et la SEC Lac-Saint-Jean détient le permis qui le prouve.

"On a entaché à tort la réputation de notre organisation. On n'est pas idiot au point de briser le lien de confiance avec la population en commençant les travaux avant l'obtention des autorisations ", a indiqué le président de la SEC, Denis Taillon.

"Certains ont des œillères et ne voit que le seul aspect environnemental. Il faut voir le projet dans une perspective plus large de développement durable, qui prend aussi en compte les aspects social et économique ", mentionne M. Taillon.

La SEC Lac-Saint-Jean a dévoilé des résultats préliminaires des appels d'offre qui démontrent que les prévisions financières établies correspondent non seulement à la réalité, mais permettent même de réaliser des économies.

Ainsi, au lieu d'enregistrer un déficit la première année, il y aura un surplus de 839 355 $. Sur 25 ans, les profits atteindront 90 M$ au lieu de 70,5 M$ initialement estimés.

Pour le premier 50 % des travaux, la SEC réalisera des économies de 3,5 M$ par rapport aux prévisions. Comme les estimés prévoyaient une somme en cas de dépassements de coûts, le projet dispose maintenant d'une marge de manœuvre de 7,5 M$. De plus, plusieurs entreprises régionales ont réussi à obtenir des contrats, au grand bonheur des administrateurs.

Finalement, le bâtiment abritant la centrale a été modifié pour mieux s'intégrer dans le paysage de Val-Jalbert. On utilisera notamment du bois qui sera vieilli artificiellement. Un belvédère sera aménagé au sommet du bâtiment pour mieux observer la chute. Enfin, on a présenté des images du débit esthétique de 7 mètres cubes d'eau seconde qui sera respecté pendant les heures d'ouverture du site touristique du Village historique de Val-Jalbert.

Malgré la présence d'opposants au projet, les promoteurs demeurent convaincus que l'acceptabilité sociale demeure bien présente.

"Je ne crois pas qu'on ait l'appui à 100 %, ce serait malhonnête de le dire ", mentionne le chef de la communauté de Mashteuiatsh, Clifford Moar. Ce dernier estime toutefois que son peuple est en accord, surtout en considérant que les Premières nations ont maintenant leur mot à dire dans l'exploitation des ressources naturelles du territoire.

"L'acceptabilité sociale ne veut pas dire unanimité sociale. […]On bâtit l'acceptabilité sociale depuis le début du projet. Nous avons fait le deuil de l'unanimité. Mais, on ne doit pas s'empêcher d'avancer pour ce qu'on estime être le mieux pour se développer", indique Bernard Généreux.—