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Microdistilleries : Une taxe qui fait mal

Le 24 septembre 2021 — Modifié à 15 h 33 min le 24 septembre 2021
Par Julien B. Gauthier

Les distilleries du Québec, dont la Distillerie Beemer de Roberval, unissent leur voix pour dénoncer les lois « aberrantes » auxquelles elles sont soumises. Une réforme législative est réclamée.

Au premier chef, on pointe du doigt la taxe supplémentaire de 52%, qui s’applique sur les produits même lorsqu’ils sont vendus en boutique.

« On peut comprendre que nos produits nous soient taxés comme ça lorsqu’ils sont vendus en SAQ. Après tout, c’est eux qui assument les frais de transport et ils nous font de la publicité », concède Philippe Harvey, copropriétaire de la Distillerie Beemer.

À l’inverse, ce qu’il trouve inéquitable, c’est que le taux de taxation demeure le même lorsqu’il vend ses spiritueux directement à partir de sa distillerie.

« On vend le même prix et on donne la même cote, sauf que là, on est obligé de payer les employés, l’électricité, les frais de la bâtisse, etc. Au final, ça devient plus payant de vendre à la SAQ que dans notre propre boutique. »

Une fois toutes les taxes appliquées, pour une bouteille de gin se vendant à 47,50 $, seulement 13 $ reviendront à l’entreprise, somme à laquelle on devra aussi soustraire tous les frais liés à sa mise en vente.

« Il ne nous reste vraiment pas grand-chose, c’est à peine si on n’arrive à couvrir nos frais ».

Injustice

Sandra Néron, également copropriétaire de la Distillerie Beemer, estime que la législation actuelle, qui date de 1921, est désuète et constitue une injustice à l’endroit des distillateurs.

Elle avance que la loi est beaucoup plus accommodante envers les microbrasseries et les vignerons, qui sont exonérés ou presque de la taxe additionnelle sur les produits vendus en boutique.

On revendique également le droit de vendre aux restaurants et dans les festivals sans l’intermédiaire de la SAQ.

« En ce moment, si on veut faire des dégustations dans un festival, on doit aller acheter nos propres bouteilles à la SAQ et payer la taxe. Ça n’a aucun sens, déjà que les dégustations sont gratuites. »

Entrave au développement

Les copropriétaires soutiennent que les lois actuelles freinent la croissance de leur entreprise.

« Au niveau de la rentabilité, ça devient très difficile. On est carrément obligé de reporter nos projets d’agrandissement. »

Les microdistilleries de tout le Québec font actuellement signer des pétitions appuyant leurs revendications. Elles seront toutes déposées à l’Assemblée nationale du Québec par leur association au début d’octobre.

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