Depuis décembre 2011, la microbrasserie le Coureur des Bois de Dolbeau-Mistassini se distingue par les ingrédients locaux qu’elle incorpore dans ses bières inspirées de la région pour leur donner un caractère distinctif. Mais elle a dû travailler fort à ses débuts pour faire sa place rappelle sa directrice générale, Caroline Mailloux.

« On était 3 personnes à l’époque, mon beau-frère, mon conjoint et moi. Je serais tenté de dire qu’on a dû faire notre nom par nous-mêmes. L’enjeu dans notre secteur, c’était de provoquer un changement d’habitudes chez les amateurs de bière pour qu’ils viennent chez nous. Il fallait leur faire adopter notre produit artisanal plutôt que celui des grandes brasseries. Changer, ce n’est pas toujours facile. Se faire dire que tu vas payer un peu plus cher, mais que tu vas en avoir pour ton argent, que tu trouveras ça bon. On a été vraiment patient. Après 5 ans, les habitudes locales et dans notre MRC ont vraiment changé. »

Pour se démarquer, la microbrasserie a fait le choix de s’engager localement en achetant le plus possible des entreprises et des artisans du milieu. Une façon de faire rayonner toute la région souligne Caroline Mailloux.

« Dans notre Jaseuse aux bleuets, il y a évidemment des bleuets sauvages cultivés sur notre territoire. Dolbeau-Mistassini, c’est la capitale mondiale du bleuet. On utilise aussi d’autres petits fruits. Les framboises et le cassis qu’on met dans nos bières sont principalement des fruits régionaux. On a également ajouté le miel de Normandin dans une de nos bières. On met en valeur des richesses de notre secteur. Notre restaurant est aussi reconnu comme ambassadeur de saveurs par la Zone boréale. Ça attire beaucoup de gens et des touristes. »

Le Coureur des Bois mise également sur des nouveautés.

Bières sans alcool

« On a été la première microbrasserie au Lac-Saint-Jean et la seconde après La Voie Malté au Saguenay à lancer une bière sans alcool dernièrement. On a fait une blanche qui goûte réellement la bière et une IPA sans alcool qui elle aussi goûte la bière. On a eu beaucoup de nouveautés cette année et on a encore des projets pour la saison estivale. »

La microbrasserie, qui exploite aujourd’hui un bistrot-bar, une usine et une boutique dans le haut du lac compte maintenant une vingtaine d’employés. Ses produits se retrouvent également dans plus de 150 points de vente au Québec.

Dans la région et sur les tablettes, la compétition est cependant forte reconnaît la directrice générale du Coureur des Bois.

« En 2018, quand on a commencé à produire pour envoyer nos bières sur les tablettes, il y avait environ 150 microbrasseries au Québec et maintenant, il y en a plus de 300. L’enjeu sur les tablettes est immense. Il y en a beaucoup. S’il y en avait trop, probablement qu’Investissements Québec et les principaux investisseurs se hâteraient d’arrêter de les financer. La difficulté, c’est de continuer à faire notre place. On n’a pas tous le même budget ou la même philosophie. Nous, et la plupart des microbrasseries de la région, on a le même désir de créer un produit de qualité. Notre budget, on l’investit dans le produit, pas dans le marketing, contrairement à Molson ou Labatt. »

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