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« J’étais décidé à tout détruire et à m’enlever la vie »

Serge Tremblay
Le 19 novembre 2019 — Modifié à 11 h 02 min le 19 novembre 2019
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

La saga de la vente de la Pourvoirie des Laurentides aura tout pris au notaire Samuel Blais. Il était même prêt à commettre l’irréparable après avoir vu sa carrière être brisée par cette affaire hautement médiatisée.

Samuel Blais a rompu le silence, ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse au cours de laquelle il a relaté les faits entourant cette affaire qui s’est amorcée en 2015. À titre de notaire, c’est lui qui a instrumenté la transaction de vente de la Pourvoirie des Laurentides entre la famille Thivierge et l’acheteur, Maxime de Varennes.

Les relations entre le vendeur et l’acheteur se sont envenimées et des plaintes ont été portées à l’endroit de Samuel Blais auprès de la Chambre des notaires du Québec et au Service des crimes économiques de la Sûreté du Québec. Samuel Blais sera blanchi dans les deux cas, mais les dommages sont faits.

Un reportage de l’émission J.E. donnera une résonnance très forte à l’histoire, mais Samuel Blais, lié par l’obligation du secret professionnel, ne peut commenter ni se défendre.

Selon lui, au moment où les journalistes de J.E. se présentent à son domicile, Maxime de Varennes n’est toujours pas en défaut de paiement. Toutefois, les tensions générées par ce reportage vont faire en sorte que les paiements cesseront par la suite.

Il ajoute même qu'au moment où le reportage est diffusé, Maxime de Varennes tentait d'obtenir un prêt dans une institution financière pour payer en tout la somme due à la famille Thivierge. Le prêteur aurait toutefois annulé le prêt à la suite de la parution de l'émission.

Personnel

Déjà durement affecté sur le plan personnel et ayant cessé de pratiquer, Samuel Blais soutient que c’est en 2018 que l’affaire a atteint son paroxysme. De nouveaux reportages sont diffusés, un film inspiré de l’affaire voit le jour et les tensions avec son ancien bureau sont à leur comble.

« J’avais atteint ma limite et, ne pouvant plus vivre ainsi, j’étais décidé à tout détruire et à m’enlever la vie. La raison pour laquelle je suis encore ici aujourd’hui est que j’ai eu l’intelligence de voir que je n’allais pas bien et je me suis rendu à l’hôpital plutôt que de passer à l’acte. »

Samuel Blais est alors admis en psychiatrie pendant une semaine, car il constitue un danger pour lui-même et pour les autres.

« Voir le visage de mes enfants qui me regardent par la fenêtre en psychiatrie est une image qui va me hanter jusqu’à la fin de mes jours. »

Samuel Blais tenait à raconter cet épisode plus personnel de sa vie afin de lancer un message d’espoir.

« Je n’ai pas honte de ce qui s’est passé. Au contraire, j’ai fait la bonne chose. Il est important de parler de santé mentale. »

Pour sa part, il affirme que l’affaire est maintenant close et derrière lui. Il ne sait pas exactement ce que l’avenir lui réserve, mais a quelques projets. Toujours notaire et membre en règle de la Chambre des notaires, il ne sait pas s’il pratiquera à nouveau un jour.

« Ce n’est pas exclu, mais pour le moment, j’en suis encore incapable. »

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