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Il y a deux ans, l’acrobate Maxime Girard devenait paraplégique

Le 18 février 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 18 février 2015
Par Karine Desrosiers

RÉHABILITATION DIFFICILE. Le 19 février 2013 lors d’une sortie de trampoline alors qu’il effectuait un numéro sur une scène extérieure à Mascate dans le pays d’Oman, l’acrobate originaire de Dolbeau-Mistassini, Maxime Girard, perd ses points repère dans les airs, fait une chute qui lui apporte une fracture des vertèbres C4 et C5 avec compression sévère de la moelle épinière. Malgré une intervention chirurgicale réalisée par des spécialistes de renom, Maxime se retrouve paraplégique dans l’impossibilité de contrôler plus de 90 % de son corps.

Alors âgé de 22 ans, le jeune acrobate devra entreprendre une longue période de convalescence et de réhabilitation, qui encore aujourd’hui après deux ans est toujours en cours.

À Mascate, Maxime passera un mois à l’hôpital, alors que les deux premières semaines se sont déroulées dans le coma. À son arrivée à l’Hôpital Sacré-Cœur de Montréal, Maxime doit subir une série de traitements, dont celui de réapprendre à respirer par lui-même. Intubé, dans l’impossibilité de se mouvoir, toujours alité, Maxime se fait réveiller dans les premiers jours de son arrivée par un médecin qui lui annonce qu’il ne marchera plus jamais.

« Je me rappellerai toute ma vie de ce réveil, parce que l’annonce que l’on m’a faite ne m’a pas permis d’avoir une période pour me raccrocher à un espoir », confie Maxime, qui passera deux mois dans cet hôpital.

On diagnostique que le jeune acrobate a contracté deux bactéries lors de son passage à Mascate, deux bactéries que l’on ne retrouve pas ici ce qui l’a obligé à être confiné dans sa chambre, à recevoir des visites limitées et dans l’impossibilité de communiquer régulièrement avec d’autres.

Réadaptation

Les quatre prochains mois, Maxime les passera à l’Institution de réadaptation Gingras Lindsay, où une période de désespoir intense l’a assaillie. « En raison de la présence des deux bactéries, j’étais toujours confiné, seul dans ma chambre, à m’entraîner seul, sans pouvoir communiquer avec des gens qui vivaient les mêmes limitations », commente Maxime tout en précisant qu’il avait ainsi le temps de se faire de scénarios qui lui permettrait d’en finir avec la vie.

« Je regrettais fortement de ne pas être mort lors de l’accident, et je ne pouvais pas oublier qui j’étais avant l’accident », précise Maxime tout en soulignant qu’il a exigé de s’entraîner avec d’autres, afin de contrer ces pensées défaitistes.

Maxime souligne que ce sont les douleurs psychologiques qui font le plus de mal, puisque des épaules aux pieds il n'a plus aucune sensation. « Je peux bouger mes bras, mais je ne peux pas bouger ni sentir mes poignets et mes mains », précise celui qui entrera à l’Institut Lucie Bruneau pour une période supplémentaire de 8 mois en fauteuil motorisé pour en ressortir en fauteuil roulant.

Ces divers passages en institut de réadaptation lui auront permis de récupérer des forces et de s’adapter à vivre avec de graves limitations. À l’automne 2014, Maxime Girard se retrouve en appartement de transition où il apprend à vivre en appartement. En décembre 2014, il acquiert un condo, son chez-lui à Montréal. La réhabilitation physique fait toujours partie de son quotidien, une réhabilitation qui tente de rendre possible la vie d’un paraplégique.

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