Difficile de concurrencer le gouvernement
Bien malgré elle, la Maison Colombe-Veilleux est fermée depuis le mois de mars en raison d’une pénurie de main-d’œuvre. Une situation qui n’est en rien aidée par l’offensive menée actuellement par le gouvernement du Québec pour recruter dans le milieu de la santé.
« C’est toujours en raison d’un problème de recrutement. Il nous manquerait deux infirmières et nous ne sommes pas dans une période facilitante. Il faudrait hausser toute notre échelle salariale. C’est bien triste d’en être là, je ne sais pas comment le gouvernement pourra nous aider », laisse tomber le président de l’organisme, Pierre Hébert.
Au moins, la Maison Colombe-Veilleux demeure dans une position financière saine, une chance que tous les établissements de soins palliatifs n’ont pas. Entre autres, le Havre du Lac-Saint-Jean, à Roberval, a notamment eu besoin d’un aide d’urgence de la MRC du Domaine-du-Roy.
« Au niveau financier, on est dans une meilleure position que plusieurs autres. Notre fondation a beaucoup d’histoire et peut nous soutenir. Cependant, le faire demeure que si on ne peut pas payer nos employés comme la compétition, on va toujours avoir le même problème. »
Fondation
Actuellement, la Maison Colombe-Veilleux reçoit une aide gouvernementale de 75 000 $ par lit, soit 225 000 $ en tout. Le budget réel pour opérer l’établissement est plutôt de l’ordre de 375 000 $, une différence qui est soutenue via les activités de la Fondation.
« On a 150 000 à 160 000 $ annuellement qui provient de la Fondation. Si on devait hausser les salaires pour être comparable au gouvernement, on parlerait de pas loin de 20%. Ce serait un gros morceau. »
Une telle décision pourrait compromettre la pérennité de l’organisation. Quelle est la solution dans ce cas? Difficile à dire.
« C’est mon avis personnel, mais je crois que tôt ou tard, c’est le CIUSSS qui devra assumer les soins. Nous, on pourrait s’occuper de la maison, de l’entretien, de la cuisine et de tous les à-côtés, mais ce serait du personnel du CIUSSS. L’expertise de notre personnel en place serait sans doute reconnue. Je dis ça, mais on est loin de la coupe aux lèvres. »
D’ici là, les efforts se poursuivent pour trouver le personnel manquant. On souhaite évidemment reprendre les activités le plus rapidement possible.