Mercredi, 24 avril 2024

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Décrochage scolaire en légère hausse: la pandémie, un facteur parmi tant d'autres

Yohann Harvey Simard
Le 20 novembre 2021 — Modifié à 17 h 31 min le 20 novembre 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La pandémie a brusquement chamboulé le parcours académique de milliers d’élèves du secondaire. En 2021, ces derniers ont d’ailleurs été légèrement plus nombreux à quitter les bancs d’école avant l’obtention de leur diplôme.

C’est ce qu’indiquent les taux de décrochage provisoires du Centre de services scolaire (CSS) du Pays-des-Bleuets.

« Généralement, après cinq ans, on a environ 11 à 14% des élèves qui ne sont pas diplômés. Cette année, on est à 17%, et en 2020, c’était 15% », rapporte le directeur général du CCS du Pays-des-Bleuets, Patrice Boivin.

D’un autre côté, celui-ci fait remarquer que les Centres de formation professionnelle (CFP) de la région ont entre-temps connu un « boom » extraordinaire de leurs demandes d’admission.

« On peut donc penser qu’il y a plus d’élèves qui ont décidé d’aller au DEP plus rapidement qu’il l’avait prévu. »

Rareté de main-d’œuvre

Selon Patrice Boivin, il y a fort à parier que le manque criant de main-d’œuvre a aussi influencé les données.

« C’est comme ça à chaque fois. Quand il y a une rareté de main-d’œuvre, c’est sûr que ça crée une plus grande pression sur le décrochage. »

L’équation est simple. D’une part, la multiplication des postes à combler ouvre beaucoup plus de portes aux élèves qui ne manifestent pas une grande motivation quant à leurs études. D’autre part, les besoins étant urgents, plusieurs employeurs abaissent les qualifications requises à l’embauche.

« Il n’y a pas si longtemps, tu ne rentrais pas chez Produits forestiers Résolu si tu n’avais pas au moins un 5e secondaire. Sauf erreur, je crois qu’ils ont abaissé ça au secondaire 3. »

L’abandon précoce de ses études au profit d’un emploi n’est toutefois pas sans risque. « Ceux qui ont un bas niveau de scolarité vont souvent être les premiers coupés lorsque les besoins diminuent. »

La pandémie dure sur le moral

Patrice Boivin ne nie pas non plus les potentiels impacts qu’a pu avoir la pandémie sur la persévérance des élèves.

« Quand on regarde le bilan des interventions qu’on fait nos intervenants psychosociaux, on peut voir que les problèmes d’anxiété et de démotivation ont grimpé depuis le début de la pandémie. »

En effet, et les psychoéducateurs ont été les premiers à le constater, l’enseignement à distance et la réduction drastique des rapports sociaux ont grandement affecté la motivation de certains élèves, les rendant ainsi plus enclins au décrochage.

 

 

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