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Crise du logement : Les plus vulnérables face au mur 

Janick Émond
Le 16 juin 2022 — Modifié à 16 h 05 min le 16 juin 2022
Par Janick Émond - Journaliste

À moins d’un mois du 1er juillet, bon nombre de personnes se retrouvent face au mur, incapable de trouver un logement. La situation est particulièrement criante pour les personnes les plus vulnérables, qui plus que jamais se retrouvent au bas de la liste. 

Le phénomène n’est pas nouveau en soi, les difficultés à loger convenablement les plus vulnérables sont présentes depuis déjà plusieurs années dans le milieu. La situation est toutefois exacerbée par le fait que la demande pour logement est très forte dans toutes les strates de la société. 

« Pour nous, ce n’est pas nouveau. En 2015, on commençait déjà à en parler, mais quand un phénomène n’affecte pas la population en général, il attire moins l’attention. Le phénomène s’est empiré avec la COVID et on constate déjà que l’itinérance est plus visible qu’elle ne l’était », relative Christina Gagnon, directrice chez Toxic-Actions, qui intervient auprès des personnes en situation d’itinérance. 

Chez nous, l’itinérance était traditionnellement un phénomène que l’on pourrait qualifier « d’invisible ». On ne le voyait pas de la même manière que dans les grands centres, mais il existe bel et bien. Et il n’ira pas en s’améliorant. 

« Chez nous, on a des gens qui empruntaient un canapé d’un bord et de l’autre, ce qui fait que l’itinérance est moins visible. Mais avec la rareté des logements, ce sera de plus en plus difficile. » 

Un constat que partage Josée Dion, directrice du Centre de santé mentale L’ArrimAge, qui épaule des personnes vivant avec des problématiques de santé mentale en les aidant à regagner de l’autonomie en intégrant un logement. 

« C’est très difficile de se loger pour tout le monde, alors ce l’est encore plus pour les gens vulnérables. Les logements sont très rares, ce qui est disponible est souvent en mauvaise condition. Ça a un impact direct sur l’itinérance et avec les années que l’on vit, c’est un phénomène qui sera de plus en plus visible. » 

Quoi faire? 

Alors qu’il est acquis que l’itinérance ira en augmentant, le milieu demeure très mal équipé pour faire face à cette réalité.  

« Il y a un seul lit de crise dans toute la MRC de Maria-Chapdelaine. Nous n’avons aucun lieu de débordement, pas de lieux où on accepte les animaux et nous n’avons plus de service de taxi pour faire un transport vers un autre endroit. Ce n’est pas un enjeu qui peut se régler avec des entreprises qui construisent des logements, c’est un problème de société plus complexe auquel on doit s’attaquer », affirme Christina Gagnon. 

Celle-ci croit qu’un établissement de <@Ri>drop-in<@$p>, où une personne en situation d’itinérance peut obtenir un lit temporaire, serait très utile. Mais on est loin de la coupe aux lèvres. 

« Même si, demain matin, il y avait tout le financement disponible, on ne serait probablement pas capable de lancer un modèle de drop-in. Il faudrait avoir un local, mais aussi de la main-d’œuvre pour s’en occuper. Ce n’est pas nous, chez Toxic-Actions, qui pourrions le faire, ce n’est pas notre mission. » 

Comme quoi il n’y a pas de solutions simples à un problème complexe. 

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