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Conducteur de chien de sang : un précieux coup de main aux chasseurs

Serge Tremblay
Le 11 septembre 2020 — Modifié à 12 h 39 min le 11 septembre 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Plus d’un chasseur peut affirmer qu’il n’aurait jamais retrouvé sa bête, n’eût été l’aide d’un conducteur de chien de sang. Petite incursion dans cet univers méconnu.

Suzanne St-Pierre, de Saint-Stanislas, fait partie de l’Association des conducteurs de chien de sang du Québec (ACCSQ). Avec son fidèle Trackers un Teckel à poil dur, elle aide les chasseurs à retrouver leur gibier perdu via son entreprise Les Beasts Trackers.

« On commence au début, là où la bête a été blessée par le chasseur. On analyse l’endroit afin de trouver des indices comme la couleur et la texture du sang, des touffes de poils, des morceaux d’os. En interprétant ces indices, on a une idée de la marche à suivre », explique-t-elle.

Ces différents indices permettent à la conductrice de chien de sang de se faire un portrait de l’état de la bête et donc de développer une stratégie. On ne s’y prendra pas de la même manière si on estime que la bête a été atteinte mortellement que si on croit ce n’est qu’une blessure superficielle.

Trackers est un teckel à poil dur spécialement entraîné par Suzanne St-Pierre. Son flair a permis à plus d’un chasseur de sauver la mise!

Et avec son flair exceptionnel et son entraînement, le chien de sang repère ces indices avec efficacité.

« J’ai déjà vu un ours qui avait été touché à 17h le soir. On m’a appelé à 11h le lendemain et il était tombé 25mm de pluie pendant la nuit. Malgré tout, on a trouvé la bête 450m plus loin en 30 minutes! »

Ne pas insister

En fait, l’idéal pour un chasseur qui ne retrouve pas la bête qu’il a blessée est, contrairement à son instinct, de ne pas trop insister.

« On recommande aux gens de ne pas faire plus de 200m à partir du dernier endroit où ils ont vu la bête. S’ils sont 5-6 chasseurs à faire une battue de long en large sur le terrain, c’est plus difficile de retrouver les indices. Le chien recherche l’odeur de l’adrénaline, pas juste le sang. »

Parfois peu de temps est nécessaire pour retrouver la bête, d’autres fois, il faut plusieurs heures, car l’animal blessé a parcouru une longue distance.

« Ça dépend de beaucoup de facteurs, alors c’est très difficile de dire combien ça prend de temps. Par contre, on augmente le taux de réussite des chasseurs, ça, c’est certain! »

Et la demande semble en croissance alors que les chasseurs connaissent de mieux en mieux ce service. L’an dernier, pendant la période de chasse au gros gibier, Suzanne St-Pierre pouvait recevoir 8 à 9 appels par jours alors que répondre à 4 ou 5 est déjà bon.

Passion

Suzanne St-Pierre a suivi sa formation il y a quatre ans, après avoir été parrainée par Pietro Bollini, un autre conducteur de chien de sang du haut du lac. Elle a elle-même formé son chien et avec l’approche de la chasse au gros gibier, la fébrilité est dans l’air.

« Ce que j’adore, c’est le travail avec l’animal, chercher les indices et aussi le contact avec les chasseurs, qui ont souvent des histoires à raconter. Tu arrives sur le terrain, tu enfiles ta lampe frontale et c’est une dose d’adrénaline. »

Quant à Trackers, sa récompense est de se permettre quelques coups de dents dans la bête qu’il a retrouvée pour satisfaire son instinct de prédateur.

 

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