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Claude Aubé a passé 30 ans de sa vie au Nunavut

Le 26 avril 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 26 avril 2017
Par denis hudon

Parcours peu commun que celui de Claude Aubé qui s’est exilé pendant presque 30 ans, au Nunavut. Plus de 1200 kilomètres au nord du Lac-Saint-Jean, sur la Terre de Baffin, dans le détroit d’Hudson, le Dolmissois débarque en terre inconnue un certain mois de janvier 1989 et devient chauffeur de taxi.

C’est à la suite d’un voyage en solitaire à Inuvik, où la mer de Beaufort se mélange avec les eaux glacées de l’Arctique, dans les Territoires du Nord-Ouest, que Claude Aubé découvre un autre monde.

« J’allais là-bas pour un trip, rendre service à un ami, en transportant du matériel à bord d’un semi-remorque. Douze jours de route. Finalement, je suis resté deux mois tout en travaillant sur une plateforme pétrolière. C’est là que j’ai eu la piqure du Nord », se souvient très bien cet aventurier.

De retour à son Lac-Saint-Jean natal, il ne trouve pas d’ouvrage et le Grand Nord lui manque terriblement. Il reprend l’aventure, cette fois en direction de Frobisher Bay, qui deviendra plus tard, avec la création du territoire du Nunavut, Iqaluit. Il allait rejoindre un ami pour chauffer un taxi. Au lieu d’un séjour prévu de trois mois, Claude Aubé y restera finalement 28 années, avec une courte interruption de deux à trois ans à Dolbeau-Mistassini, au milieu des années 1990.

Du travail

« Il y avait de la job là-bas pour les chauffeurs de taxi. En 1989, avec à l’époque une population d’environ 3500 personnes, on pouvait compter à peine sur les doigts des deux mains le nombre d’autos de particuliers. Tout le monde se promenait en motoneige ou encore en VTT. On avait une flotte de 27 véhicules de taxi et on était tous très occupés. Par temps froid et par forts vents, les gens préféraient prendre un taxi pour se déplacer plutôt de que démarrer leur véhicule », raconte encore Claude Aubé.

Aujourd’hui, poursuit-il, Iqaluit est une ville moderne, comptant plus de 8000 âmes et presque tous ont maintenant une auto. Malgré ça, la communauté est desservie par une cinquantaine de voitures de taxi.

« J’aimais beaucoup mieux finalement travailler dans un taxi au Nunavut que d’être sur le Bien-être social au Lac. Je suis même devenu propriétaire de mon propre taxi. Là-bas, je ne manquais pas de travail », dit-il.

Ce qu’il a le plus apprécié de son exil au Nunavut, c’est l’accueil de la communauté. « Les gens te reçoivent à bras ouverts et ils ne jugent personne. Je me suis fait prendre par leur grande générosité et chacun de nous a appris de l’autre, de sa culture », retient plus que tout Claude Aubé, qui habite à Saint-Eugène-d’Argentenay, depuis son retour l’été dernier.

 

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