Le dépôt attendu en juin prochain de la stratégie de protection du caribou forestier crée son lot d’inquiétudes dans le haut du lac. Le maire de Dolbeau-Mistassini, André Guy, est toutefois ressorti rassuré de sa rencontre avec le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, de passage récemment dans la région.

« Ce fut une rencontre très positive et nous sommes ressortis avec le sourire aux lèvres. Nous étions beaucoup plus optimistes à la sortie de la rencontre que nous l’étions à notre arrivée », indique le maire, qui représentait également le territoire à titre de préfet adjoint à cette rencontre.

André Guy affirme avoir senti que les dés n’étaient pas déjà jetés dans le dossier de la protection du caribou forestier et que le milieu et l’industrie auraient leur mot à dire. Il affirme que le ministre s’est montré sensible aux inquiétudes exprimées par les représentants régionaux.

« Le ministre a bien compris le problème si on applique cette réforme intégralement. Notre crainte, c’est de voir une application mur à mur à la grandeur de la province de Québec. Le ministre nous a certifié que ce serait fait région par région. »

Avec une économie qui repose en très grande partie sur l’exploitation de la forêt, le haut du lac à beaucoup à perdre sur le plan économique, a rappelé André Guy.

« L’industrie forestière est très importante au Saguenay-Lac-Saint-Jean, alors économiquement parlant, nous aurions beaucoup de séquelles et de préjudices collatéraux. Je pense que le ministre est bien renseigné à ce sujet. Les industriels feront partie de la solution, le ministère fera partie de la solution, alors ce ne sera pas un plan qui nous sera imposé par les fonctionnaires de Québec ou de Montréal, ça, c’est très rassurant. »

Même son de cloche

Le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy et président d’Alliance forêt boréale, Yanick Baillargeon, s’est lui aussi dit rassuré par la rencontre. L’engagement du ministre à ne pas appliquer une stratégie mur à mur est très bien reçu.

« On sent une volonté de protéger l’espèce tout en ayant le moins d’impact possible sur la récolte forestière », a témoigné le préfet.

Yanick Baillargeon estime que la visite du politicien n’était pas un exercice pour calmer le jeu.

« Non, il comprend les enjeux. Et ç’a été très apprécié qu’il prenne le temps de rencontrer les élus et les industriels. C’est sûr qu’il faudra voir le plan final qui sera déposé en juin pour avoir l’heure juste, car le ministre n’a pas avancé de chiffres sur la capacité forestière qui pourrait être coupée pour protéger le caribou. »

Selon le préfet, le caribou n’est qu’une composante du problème. C’est le régime forestier qui doit être réactualisé.