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Attractions boréales craint le pire cet hiver sans les Européens

Serge Tremblay
Le 06 novembre 2020 — Modifié à 13 h 14 min le 06 novembre 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Attractions boréales à Saint-Edmond-les-Plaines risque de trouver l’hiver long, mais pas seulement. Très difficile aussi. Avec la pandémie en toile de fond et une clientèle presque exclusivement européenne, rien n’est moins sûr pour une saison hivernale 2020-2021.

« Pour le moment, je n’ai encore pris aucune décision. Je travaille comme si j’allais tenir une saison, mais ça s’annonce plutôt mal », admet Tony Paré.

Habituellement à cette période-ci de l’année, les réservations sont bookées à 70 % voire 75 % pour la saison hivernale.

« Là, maintenant, je n’en ai encore aucune. C’est une indication », lance le fondateur de l’entreprise spécialisée dans le tourisme d’aventure. « Si je réussis à avoir 10 % de réservations, je vais être content », ajoute-t-il, afin de démontrer que ça ne s’annonce pas très rose.

Si le tourisme d’aventure permet de faire vivre des expériences hors de l’ordinaire à une clientèle affamée de découvertes et d’activités en plein air. La pandémie est pour certains, dont Attractions boréales, un grain de sable dans l’engrenage.

« J’ai toujours la motivation, mais il y a des dépenses que je dois continuer à assumer, comme les assurances et autres coûts fixes. Heureusement que j’ai su diversifier mes entreprises, ça aide à survivre à des crises comme celle-ci », avoue Tony Paré.

Et si la région…

Attractions boréales, qui a fait ses preuves dans l’organisation de séjours en traîneau à chiens et en motoneige, vit grâce à une clientèle à 90 % européenne. Avec la fermeture des frontières, cette clientèle internationale ne sera pas au rendez-vous cet hiver.

« C’est une tragédie. La pandémie va faire crever plein d’entreprises », craint Tony Paré.

Est-ce qu’une clientèle régionale et intra-Québec pourrait prendre le relai et changer la donne? Tony Paré croit que ça pourrait aider un peu, mais rappelle que le problème demeure entier avec plusieurs régions déjà en zone rouge avec les nombreux cas de COVID-19, comme à Québec et Montréal.

Les québécois sont d'ailleurs davantage attirés par la motoneige que le traîneau à chiens.

Par ailleurs, il n’a pas été possible d’avoir une entrevue avec l’un des copropriétaires d’Aventuraid/Parc Mahikan de Girardville, Gilles Granal, se trouvant alors en un endroit où les moyens de communication faisaient grandement défaut.

Équinox Aventure

Équinox Aventure ne sait pas trop sur quel pied danser. La récente saison estivale n’a pas été la catastrophe appréhendée lors de la première vague de la pandémie, mais on ne sait pas plus à quoi s’attendre pour la saison hivernale.

Hugues Ouellet est copropriétaire avec Maxime Harvey de l’entreprise de tourisme d’aventure basée à Saint-Gédéon. Certes, c’est une baisse de l’ordre de 40 % de l’achalandage par rapport à l’été 2019, mais chez Équinoxe Aventure, on sait aussi que c’aurait pu être bien pire encore.

Avec la pandémie, un phénomène nouveau est apparu l’été dernier alors que les Québécois ont décidé de visiter les régions, notamment le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Hugues Ouellet espère que cela va se répéter cet hiver.

Difficile cependant de dire ce à quoi ressemblera la prochaine saison hivernale.

« Je n’ai malheureusement pas de boule de cristal. J’aimerais bien que les Québécois visitent la région cet hiver autant qu’ils l’ont fait cet été. En tout cas, on se prépare pour l’hiver et on aura des promotions, des partenariats, des passeports et bien d’autres idées pour inciter les Québécois à venir nous voir cet hiver », dit Hugues Ouellet.

S’adapter aux situations

C’est le plus grand espoir d’Équinox Aventure. Les Québécois. La clientèle naturelle pour la motoneige est presque totalement européenne.

« L’automne a été difficile pour le tourisme alors qu’en octobre, il y a un important flux de voyageurs européens. Pas cette année avec la pandémie. J’aime mieux voir la deuxième vague en ce moment que plus tard dans l’hiver. »

Hugues Ouellet mise aussi sur l’hébergement insolite, particulièrement ses Igloft, pour faire vivre aux Québécois une expérience unique et originale. Ce sont des plateformes adaptées à l’hébergement sur les glaces du lac Saint-Jean (sur l’eau, l’été).

Équinox Aventure veut s’adapter cet hiver pour offrir des forfaits de sorties en motoneige sur de plus courtes périodes. Contrairement aux Européens qui sont à la recherche de longs itinéraires.

« On fait des prévisions et on essaie de trouver des façons pour attirer le tourisme en période de pandémie. On va espérer pour le mieux. »

L’hiver dernier, Équinox Aventure avait accueilli un peu plus de 300 touristes européens pour ses séjours en motoneige.

« Si on peut faire venir au moins 150 Québécois à nos activités, je serai déjà très content », conclut Hugues Ouellet.

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