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Abolition des commissions scolaires : Brigitte Gagné craint que le milieu y perdra au change

Serge Tremblay
Le 10 octobre 2019 — Modifié à 12 h 59 min le 10 octobre 2019
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Le milieu subira-t-il une autre perte de pouvoir et d’influence sur ses institutions avec l’abolition des commissions scolaires? C’est ce que redoute la présidente de la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, Brigitte Gagné, qui craint que l’on revive une seconde réforme Barrette.

En déposant son projet de loi sur l’abolition des commissions scolaires, le gouvernement Legault a signifié son intention de créer des centres de service avec des conseils d’administration en lieu et place d’élus scolaires.

« Ça m’attriste beaucoup de voir que l’on s’en va vers une centralisation à outrance. On enlève une gouvernance de proximité pour donner plus de pouvoir à Québec. On a vu en santé ce que ça donnait de centraliser. L’éducation, c’est la base du développement des communautés et on nous enlève ça », laisse tomber Brigitte Gagné.

Brigitte Gagné.

Celle-ci soutient qu’en affirmant qu’il souhaite décentraliser vers les écoles, le ministre Roberge jette en réalité de la poudre aux yeux aux parents. Elle craint notamment pour les petites écoles.

« Nous, on travaillait pour avoir de l’équité entre nos petites écoles, mais quand la commande de faire des coupes va venir de Québec, ce ne sera plus la même chose. Le ministre va nous faire miroiter bien des choses, mais sa décentralisation n’est qu’illusion. »

Vision

Pour Brigitte Gagné, le ministre de l’Éducation n’a pas choisi le bon combat et devrait plutôt s’attaquer à ce qu’elle considère être les vrais enjeux en éducation.

« Le ministre met la priorité sur les structures alors que l’on a beaucoup de problèmes en réussite scolaire et en décrochage. Une réforme de structure ne donnera rien. Revoir la gouvernance, je n’ai pas de problème avec ça, mais la priorité devrait être de se donner une véritable vision de l’éducation, de se projeter dans 50 ans et savoir où on veut aller. »

Personnel

Il est prévu que le mandat des commissaires prendra fin le 29 février prochain. Sur le plan personnel, Brigitte Gagné affirme avoir trouvé dans ce milieu une grande satisfaction.

« Le plus bel héritage que je laisse à mes enfants, et que mes parents m’ont laissé, c’est l’éducation. À travers cette structure, même s’il est vrai qu’elle peut paraître un peu lourde, j’ai pu faire changer des choses et apporter une couleur qui m’interpellait à l’éducation. »

Elle espère que les gens qui formeront le futur c.a. auront une certaine liberté d’action pour changer le système, mais croit plutôt que ce sera Québec qui dirigera indirectement.

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